Si c'était un dessert

Si c'était un dessert, eh bien oui ça serait juste une boite de bonnes sardines à l'huile posées sur un lit de pain frais agrémenté de beurre salé... On y ajouterait peut-etre un ou deux verres de Muscadet sur Lie...

Et puisqu'il est temps, ou que le temps a passé, je peux peut etre aussi parler de ce temps là. De cet amour là, de ces moments vécus, heureux, maheureux, mais sans jamais l'oubli de ce regard vert, profond, triste et perdu à la fois. De cette impression de gachis terrible, d'incompréhension, de non-dits, de non-vécu, de pas assez, de trop peu, d'avoir été à la fois trop mal aimée et si dure... sans compromis. D'avoir été celle qui n'étais prête à rien, à rien vivre, à rien accepter, juste enfermée sur elle-même.

Mais je ne suis pas sure que les choses auraient été différentes si j'avais été une autre. Car finalement, n'étais-je pas là juste pour mettre en valeur quelque chose d'autre, un amour finalement assez grand pour passer au-delà des obstacles et les surmonter ?

Qui sait ? De cet amour que nous n'avions pas à vivre, nous en avons quand meme fait quelque chose de fort, de profond... mais de profondément destructeur.

Ce n'est ni la femme que j'ai le plus aimée, ni celle avec qui j'ai vécu les choses les plus fortes, mais elle gardera toujours au fond de mon coeur une place particulière, parce qu'elle m'a aidée à sortir du gouffre dans lequel je m'enfonçais, parce qu'elle m'a fait croire que j'étais belle et que je méritais d'être aimée, et juste parce qu'elle était là quand j'en avais vraiment besoin. Pour tout cela, malgré les mots de haine et de colère, elle gardera toujours une place au fond de mon coeur.